Neurosciences et Islam : le guide anti-colère


 

La sagesse prophétique face à la colère : quand la science rejoint la spiritualité 

La colère.
Cette émotion brûlante qui surgit sans prévenir, qui monte comme un feu intérieur, capable d’embraser le cœur et d’assombrir la raison. Nous l’avons tous ressentie. Et souvent, nous avons regretté ce qu’elle nous a fait dire ou faire.

Mais l’islam, fidèle à sa vision holistique de l’être humain, ne se limite pas à dire « Ne te mets pas en colère ».
Il nous enseigne comment comprendre, canaliser et transformer cette énergie intérieure. Car l’islam n’est pas seulement un ensemble de dogmes : c’est une voie complète qui prend en compte toutes les dimensions de l’homme — physique, psychique, morale et spirituelle.
Le corps, l’esprit et le cœur y dialoguent dans une harmonie que la science moderne commence à redécouvrir.

 1. Changement de posture : 

Le Prophète Mohammed (ﷺ) a dit :

« Si l’un de vous se met en colère alors qu’il est debout, qu’il s’asseye. Si la colère ne le quitte pas, qu’il s’allonge. »

Une parole simple… et pourtant d’une précision scientifique incroyable.
Quand la colère surgit, notre système nerveux “sympathique” s’active : le cœur bat plus vite, les muscles se tendent, le corps se prépare à se défendre.
En changeant de posture, on envoie un signal contraire au cerveau : le danger est passé.
Cette bascule apaise le rythme cardiaque, détend les muscles, et permet à la raison de reprendre le dessus sur l’émotion.
C’est une véritable respiration du corps qui aide l’âme à retrouver la paix.

 2. Les ablutions : apaiser le feu par l’eau

Le Prophète a aussi dit :

« La colère vient de Satan, et Satan est fait de feu. Éteignez donc le feu par l’eau. »

En se lavant le visage, les bras et les mains, on ne fait pas qu’un geste religieux : on agit directement sur la physiologie.
L’eau fraîche active ce qu’on appelle le réflexe d’immersion, un mécanisme naturel qui ralentit le rythme cardiaque et abaisse la tension.
Mais ce n’est pas tout : le geste des ablutions (wudû’) réintroduit un rythme spirituel dans le tumulte de l’émotion.
Chaque goutte d’eau devient un rappel : Dieu est plus grand que ma colère.

 3. L’invocation : prendre du recul avant de réagir

Le Prophète conseillait aussi de dire :

(Je cherche refuge auprès de Dieu contre Satan le maudit.)

Cette phrase n’est pas magique. Elle est psychologique.
Elle crée une distance entre “moi” et “ma colère”.
Au lieu de me laisser envahir, je la nomme, je la vois, je la replace dans un cadre spirituel.
Les chercheurs en psychologie appellent cela le recadrage cognitif : le fait de se détacher de l’émotion pour la voir de l’extérieur.
Et ce simple geste mental change tout : on cesse d’être la colère, on redevient celui qui la traverse.

 4. La prière et le dhikr : entraîner son esprit à la sérénité

Enfin, la prière (salât) et le dhikr (le rappel de Dieu) sont bien plus que des rituels.
Ce sont des moments de méditation active, où le souffle, le rythme et la conscience s’unissent.
Des études scientifiques ont montré que la prière régulière réduit l’activité de l’amygdale (le centre des émotions négatives) et renforce le cortex préfrontal (le centre du contrôle et de la décision).
Autrement dit : la prière transforme littéralement le cerveau.
Elle nous apprend à rester calmes, à répondre au lieu de réagir, à respirer avant de parler.

 Une sagesse intemporelle

Ce qui frappe, c’est la cohérence entre la sagesse prophétique et la science moderne.
Il y a plus de quatorze siècles, le Prophète Mohammed (ﷺ) enseignait déjà des pratiques qui apaisent le corps, clarifient l’esprit et purifient le cœur — bien avant que les neurosciences n’en décrivent les mécanismes.

Cette harmonie entre foi et science n’est pas une coïncidence : elle est le signe que la révélation parle à l’être humain dans son entièreté.
Car la véritable connaissance, en islam, n’oppose pas le spirituel au rationnel — elle les réunit.
Et la véritable victoire n’est pas de dominer les autres, mais de se vaincre soi-même.

« Le fort n’est pas celui qui domine par la force, mais celui qui se maîtrise lorsqu’il est en colère. »
— Prophète Mohammed (ﷺ)

Cheikhouna Seck Baay Faal bi 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Et si la prière était notre meilleure séance de sport ?

Mame Cheikh Ibrahima Fall : Le Paradoxe d’une mission utopique et abyssale

INAUGURATION MOSQUÉE HIZBUT-TARQIYYAH