POURQUOI LE REFUS DES ÉCOLES FRANÇAISES À TOUBA

 POURQUOI LE REFUS DES ÉCOLES FRANÇAISES À TOUBAEFUS DES ÉCOLES FRANÇAISES À TOUBA 

Pourquoi le refus des écoles françaises à Touba 

L’implantation de l’école française dans la ville de Touba a toujours été objet de controverse. Malgré le souhait toujours émis par les autorités de ce pays, un refus catégorique s'y oppose. Aucun des khalifes de Cheikh Ahmadou Bamba, qu’ils soient fils ou petit-fils, n’a jamais accepté cette hypothèse. Ce refus s'explique par les principes mêmes qui ont guidé la fondation de la Cité Bénite de Touba par son fondateur. Il a conçu son projet exclusivement autour de la religion de l’Islam, faisant de Touba un lieu dédié uniquement à l'ADORATION DE DIEU.

Toutefois, pour comprendre l'insistance des autorités à implanter des écoles dans cette ville sainte, il est nécessaire d'examiner le rôle central que l'éducation a joué dans la stratégie coloniale. L’installation de l’école a été déterminante dans la phase finale de la colonisation française en Afrique et ailleurs. Elle est la continuation et la consolidation de l’entreprise coloniale visant à exploiter les ressources économiques des territoires conquis. L'enjeu économique était tel qu'il ne pouvait se limiter à une simple occupation territoriale. Il devenait impératif de pérenniser cette domination, tant dans la durée que dans l'esprit des populations colonisées.

L'école avait pour vocation d'asseoir les bases d'une nouvelle forme de colonisation, distincte de la conquête par les armes. Bien qu’elle soit moins rapide et moins destructrice sur le plan matériel et humain, elle s’avérait plus subtile, plus féconde et plus dévastatrice car elle était l'arme de la conquête culturelle.

Le programme de l’école avait pour objectif la sublimation de l'œuvre coloniale, la glorification des relations entre le colon et le colonisé, instaurer une inégalité sociale basée sur la scolarisation, surtout à faire accepter la supériorité de la civilisation occidentale. Il influençait les autochtones scolarisés à discréditer les valeurs morales de leurs sociétés. En somme, l’école n’avait qu’un seul et unique but : subjuguer et asservir les peuples dominés. 

Les écoles françaises telles qu'elles sont définies ne peuvent pas prospérer dans la Cité Bénite de Touba fondée dans le seul but de rendre grâce à Dieu, dans le but d’adorer Dieu et Dieu exclusivement. Cheikh Mouhamadou Lamine Bara Mbacké, le Khalife Général des Mourides, dira : « Touba étant une ville sacrée, je demande à ce que des choses du genre soient mises en œuvre hors des limites du titre foncier et de son aire d’influence immédiate. Il y a une profusion d’écoless à Touba, et toutes les autres qui verront le jour le feront autour du Coran, des sciences religieuses et de l’éducation musulmane. »

 Le Khalife, en tant que protecteur de la ville sainte, souligne fermement : « La question de l’école française n’est pas à l’ordre du jour à Touba, car si le projet de l’Administration Coloniale avait abouti, notre objectif ne serait jamais atteint. » : Il ajouta  également « Tout ce qui, depuis Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké jusqu’à Serigne Saliou, était interdit à Touba, ma motivation à l’interdire sera non seulement équivalente à la leur, mais beaucoup plus grande. »

L’école du fondateur de la ville sainte n’a qu’un seul et unique objectif : obtenir l’agrément de Dieu, le bonheur ici-bas et dans l’au-delà. Ses disciples ont bénéficié d'une formation morale et intellectuelle rigoureuse qui met en exergue la symbiose de la foi, de la raison et de l’action.

Cette école met à la disposition de la société des individus accomplis, respectant les droits de Dieu sur terre. Un disciple qui considère cette planète comme un tremplin pour obtenir la félicité dans les deux mondes. L’élève mouride ne se laisse pas embrouiller et n’a aucun complexe à vivre sa foi ouvertement, en conformité avec ses valeurs culturelles et religieuses.

Il fait la distinction entre l'arabe en tant que langue privilégiée de la religion islamique et l'arabe en tant qu'outil de communication pour ce peuple. Certes, le Coran a été révélé et ensuite écrit en arabe, mais cela ne signifie pas que toute parole ou texte en arabe fait partie du Livre Saint. Il distingue l’arabisme de l’islamisme, l’arabité de l’islamité, et l’arabisation de l’islamisation.

Néanmoins, l’arabe, en tant que langue sacrée, est par excellence le verbe privilégié de la religion musulmane, ce qui est largement reconnu. C’est la langue du paradis. Ses privilèges lui confèrent une place prépondérante dans la connaissance du musulman désireux de maîtriser sa religion et de transmettre une éducation religieuse parfaite à sa descendance.

Le fondateur de la Mouridiyya avait même reçu la recommandation du Prophète de n’écrire qu'en langue arabe. Par conséquent, il est naturel que l’arabe soit choisi comme première langue à Touba.

Il est important de comprendre que les ambitions de ce système d'intégration des valeurs culturelles occidentales sont en contradiction directe avec la vision du fondateur pour la Cité Bénite de Touba.

Un peu d’histoire avant de continuer. Il est nécessaire de revenir sur les raisons qui ont motivé l’introduction de l'école au Sénégal et dans les autres colonies françaises en Afrique. Cette rétrospective permet de mieux comprendre les objectifs de cette démarche. Sont-ils conformes aux aspirations spirituelles et socio-culturelles du fondateur de la Cité Bénite de Touba ? 

Dans son rapport intitulé "La conquête morale", Georges Hardy  écrivait "Au contraire, considérer les colonies comme des placements à longue échéance, préparer sans hâte et sans à coup la transformation du pays et des habitants, respecter le plus possible l'indigène dans ses biens et dans sa liberté, l'amener à comprendre nos intentions et à les seconder, cela,…, cela seul mérite le nom de colonisation." Ces mots illustrent clairement la stratégie coloniale qui visait non seulement à dominer territorialement, mais aussi à soumettre culturellement les populations autochtones. Une fois les territoires conquis et les zones côtières contrôlées, les colons devaient s'atteler à une conquête culturelle de leurs colonies.

La domination culturelle, passant par une politique d'assimilation de leurs propres valeurs, apparaissait comme le moyen le plus sûr d'atteindre leurs objectifs. Il s'agissait d'obtenir une acceptation totale et volontaire des indigènes envers la cause coloniale. Cette stratégie ne pouvait aboutir qu'avec l'instauration de l'école. Comme le soulignait Hardy dans le premier chapitre de son exposé : « ...et confions à l'école, cette merveilleuse case à palabres, le soin de justifier notre action et de semer dans le cœur de nos sujets une affection raisonnée. »

En effet, "une mise en valeur du pays, un attachement raisonné de l'indigène à notre œuvre, tel est donc l'objet de la nouvelle conquête, conquête moins rapide et brillante que la première, mais aussi féconde et méritoire, et dont l'instrument ne peut-être que l'école", ajoute Hardy. "Organe d'apprivoisement, instrument de civilisation matérielle, telle est, avant tout, la destination de l'école", peut-on lire dans ce livre, démontrant ainsi le rôle clé de l'éducation dans la perpétuation de de la domination  

Cette politique d'assimilation est encore mieux illustrée dans une correspondance datée du 23 mars 1829, adressée au ministre de la Marine par Jean Jubelin, Gouverneur du Sénégal (07 janvier 1828 – 11 mars 1829), il y est clairement mentionné qu'il faut : "Amener les habitants indigènes à la connaissance et à l’habitude du français et associer, pour eux, à l’étude de notre langue celle des notions les plus indispensables. Leur inspirer le goût de nos biens et de nos industries. Enfin, créer chaque année, parmi eux, une pépinière de jeunes sujets propres à devenir l’élite de leurs concitoyens, à éclairer à leur tour et à propager insensiblement les premiers éléments de civilisation européenne chez les peuples de l’intérieur. Tels devaient être les fruits du nouvel établissement."

Cette vision fut partagée et renforcée par d'autres responsables coloniaux. Par exemple, le gouverneur général Jules Carde, dans une circulaire de mai 1924, s'associe à ses devanciers dans cette vision prospective visant une aliénation culturelle de leurs sujets colonisés. Il écrit : " …c’est surtout l’école qui assume la lourde tâche et la responsabilité de faire cette éducation. Elle doit se garder tout d’abord de heurter de front les croyances et coutumes de l’indigène. Elle essaie de l’apprivoiser, en lui témoignant de l’intérêt et de l’affection. Elle lui fait comprendre que nos intentions sont pures et désintéressées. Elle s’efforce d’établir un courant de sympathie qui l’amène insensiblement à écouter nos conseils : à suivre notre exemple". 

Cependant, pour atteindre cet objectif, il devenait impératif d'éliminer tous les obstacles pouvant entraver l’action coloniale. Une politique de déstabilisation des daaras ou écoles coraniques fut alors mise en place par le colonisateur. Il fallait à tout prix éradiquer ou atténuer l'apprentissage de la langue arabe, car la langue est la manifestation et, très souvent, le vecteur d’une civilisation, d'autant plus que l'arabe est celle de la religion musulmane. L'Islam représentait la plus sérieuse barrière contre leur hégémonie culturelle. 

Pour illustrer ce point, l'exemple de Faidherbe  est particulièrement parlant. Il entra en furie après avoir intercepté une lettre écrite en caractère arabe par un Hal Poular, adressée à un autre Toucouleur. En réponse, il promulgua un décret visant à combattre les écoles coraniques, car celui qui sait lire et écrire en arabe accède directement au Coran. Dès lors, il exigea que la translittération des langues nationales se fasse en caractère latin.  Mais, il ne s’arrêta pas là. Il signa des accords de coopération avec Tlemcen , créa les médersas et recruta les fils de chefs. 

Georges Hardy résume bien cette stratégie lorsqu'il écrit : "Aussi, sous prétexte de faire admettre notre enseignement français, sait-on préoccupé d'instaurer une sorte d'enseignement officiel de l'islamisme et de la langue arabe ; entre les écoles coraniques et les écoles françaises, on a placé des écoles franco-arabes ou médersas, destinées à faire oublier celle-là et à faire admettre celle-ci."  

En conséquence, les daaras devaient être limitées, contrôlés et soumises à une réglementation discrétionnaire. L’ouverture d’une daara était assujettie à une autorisation de l’autorité coloniale, qui imposait ses conditions. Les enseignants étaient contraints de se conformer aux horaires et jours prescrits par le colon afin de libérer les enfants pour l’enseignement des valeurs occidentales. Par conséquent, le temps alloué à l'apprentissage de la connaissance religieuse était drastiquement réduit. Ce tableau, bien que détaillé, ne dresse qu'un aperçu des mesures en place.

Pour approfondir cette politique de domination, les colons mirent en place différents types d'écoles, chacun adapté au lieu géographique ou au rang social des élèves. Parmi ces établissements figuraient des écoles de village, des écoles régionales, des écoles urbaines, des orphelinats de métis, des maternelles, des écoles professionnelles, des établissements d'enseignement supérieur, et des médersas. Ces structures avaient pour objectif non seulement d'éduquer mais aussi d'altérer l’enseignement de la religion. Les écoles du type "école des fils de chef" ou "franco-arabe" furent spécialement conçues pour créer une différenciation et affaiblir l’influence de l’éducation religieuse.) 

Les cibles principales de cette entreprise étaient les enfants et les filles. Une campagne intense pour la scolarisation des filles  est mise en branle conformément au rapport de Georges Hardy. " Quand nous amenons un garçon à l’école française, c’est unité que nous gagnons ; quand nous y amenons une fille, c’est une unité multipliée par le nombre de ses enfants. " dira-t-il. Dès lors, arracher la femme musulmane à sa religion revenait à éloigner de l’Islam toute la génération qu’elle aurait éduquée, tant à la maison qu’à l'école. Ces deux catégories particulièrement vulnérables aux agressions culturelles étaient essentielles pour assurer le succès de l'école. Il fallait prendre l'élève dès le bas âge d'où la création des maternelles, l'occuper aussi bien à l'école qu’à la maison (par des devoirs) durant neuf mois sur douze. 

Cette stratégie éducative, axée sur la transformation des croyances et des valeurs, est encore plus clairement exprimée par Jean-Paul Charnay, dans son "Essai général de stratégie». Il va plus loin dans sa projection des objectifs d l'école : "…il s’agit de créer dans l’esprit des individus un choc de légitimités, susciter le doute quant aux adhésions traditionnelles, transformer une coexistence de structures (étatiques ou parallèles) en conflit de foi, et pour cela adapter les méthodes aux diversités ethniques et sociologiques. Cette conquête des populations est non moins physique, mais intime, morale… "

D'autres personnalités du monde occidental ont également loué les résultats obtenus les écoles laïques dans leur politique de dégradation de l'Islam. En 1935, lors de la conférence de Qouds, Samuel Zoumair, président des associations évangéliques, déclarait : "Votre mission (les évangélistes) consiste à faire sortir le musulman de l'Islam pour qu'il reste un être sans relation avec Dieu c'est-à-dire être coupé des vertus qui constituent le fondement des communautés." Dans son livre "la conquête du monde musulman" il conclue "Les plus importantes méthodes pour arriver à détruire les vertus du musulman et de sa personnalité se trouvent dans la diffusion de l'enseignement laïque… Ce sont ces écoles qui nous aideront à mettre fin à la spiritualité islamique chez les étudiants."

 Takaley, un autre évangélisateur, insistait sur l'importance d'encourager la création d'écoles selon le modèle occidental laïque. "Nous devons encourager la création des écoles selon le modèle occidental laïque car la foi à l'Islam et au Coran de beaucoup de musulmans a été pervertie quand ils ont étudié les livres scolaires occidentaux et ont appris les langues étrangères."

Un autre évangélisateur renchérissait en affirmant que l'Islam, dans ce contexte, est réduit à de simples actes rituels biens déterminés (les cinq prières et le mois de ramadan etc.…) et tout cela est dû à l'activité scolaire et culturelle laïque. Ainsi, Ainsi, l'un des objectifs de l'école était de dépouiller l'Islam de son essence, ne laissant que son apparence extérieure.

Certes la conquête morale est abstraite, plus douce et plus longue néanmoins, elle est pérenne et fructueuse. Il est évident que l’instauration de cet instrument qu’est l’école n’est ni gratuite ni fortuite. Georges Hardy conclut : "Joie de prendre dans les savanes ou les forêts des petits sauvageons et de greffer sur leur tige, gonflée d'une sève fraîche et vigoureuse, les meilleures pousses de notre vieux verger." , "Joie de donner à la France des domaines heureux et des enfants dévoués, d'étendre au cœur du continent noir le rayonnement de l'âme nationale, d'ajouter à la plus belle histoire du monde la page la  plus pure et la plus noble." 

Les résultats sur les plans économique, politique, social et en particulier culturel et religieux ne sont plus à démontrés.  Il n'est pas étonnant de constater que ce programme reste inchangé dans ce pays. Même si la forme a évolué, le fond demeure inchangé et est même renforcé. 

Les exemples abondent, comme "la case des tous petits" qui s’attaque prématurément aux habitudes de l'enfant. Il y a également les colonies de vacance, les sorties scolaires, soit disant pédagogiques, organisées sans encadrement adéquat. Ces programmes qui tendent à miner l'autorité parentale en invoquant des concepts de conflit de génération et des droits de l'enfant. L'élimination de la pudeur en introduisant l'éducation sexuelle dans les écoles pour la plupart mixtes, ainsi les foyers des jeunes dans les établissements scolaires, accentue ce phénomène. 

Enfin, le projet d'introduction du Coran dans le programme scolaire  ne vise en réalité qu'à le désacraliser. L'enseignement de l'Islam, bien que ce soit la religion ayant le plus d'adeptes dans ce pays, n'est encore qu'à l'état de projet. La liste de ces initiatives est loin d'être exhaustive.

Il est donc important de comprendre que les ambitions de ce système d'intégration des valeurs culturelles occidentales sont en contradiction directe avec la vision du fondateur pour la Cité Bénite de Touba. Dès le début, Cheikh Ahmadou Bamba a énoncé les diverses missions de Touba dans son œuvre poétique, « La quête du bonheur des deux mondes » (Matlaboul Fawzayni). Touba est une ville à vocation principalement religieuse à laquelle s’ajoutent les fonctions de pèlerinage, de cure, de rédemption, universitaire etc. L'essence de cette vision peut être résumée ainsi : faire de Touba un lieu de dévotion, d'apprentissage et d'épanouissement spirituel. En parcourant, certains vers, les fonctions de la ville se distinguent sans équivoques. 

Cheikh Ahmadou Bamba a exprimé son souhait de faire de Touba non seulement une ville sacrée, mais aussi un refuge pour les fidèles sincères et un rempart contre les menaces visant l'intégrité de l'Islam. Il l’a conçu comme un symbole de la foi islamique au jour du jugement dernier. 

Le fondateur a insisté sur l'importance de faire de Touba un bastion de piété, respectueux des traditions du Prophète, tout en rejetant les innovations religieuses blâmables. Il a souligné la nécessité de cultiver l'obéissance à Dieu et de résister aux tentations du mal.

De plus, Cheikh Ahmadou Bamba a envisagé Touba comme un centre d'érudition favorisant l'élévation spirituelle, un sanctuaire de vérité protégeant ses habitants contre les dérives et les hérésies. 

Cheikh Ahmadou Bamba concevait Touba comme un lieu de dévotion, de sagesse, un lieu où les croyants s'efforcent de suivre le droit chemin, résistant aux tentations maléfiques. 

En accord avec la vision de son fondateur, Touba était destinée à devenir un centre d'érudition et de réflexion, favorisant l'ouverture d'esprit et la méditation sanctifiante. Il l’envisageait comme un phare guidant les gens des ténèbres vers la lumière, tout en repoussant ceux qui désobéissent à Dieu ou à leurs semblables.

Cheikhoul Khadim voyait Touba comme un lieu de rédemption, de droiture et de connaissance, attirant la bénédiction divine. Il souhaitait en faire un centre d'amélioration personnelle et d'éducation approfondie.

Touba incarne un projet culturel et religieux conçu pour résister à toute forme d'agression culturelle ou de dénaturation de ses objectifs fondateurs. 

Le fondateur envisageait Touba comme un pôle d'attraction pour les vertus et un refuge contre le mal, attirant la prospérité des quatre coins du monde tout en préservant sa pureté spirituelle.

Ce projet de société, profondément ancré dans les enseignements coraniques et la tradition prophétique, visait l'élévation spirituelle à travers l'éducation. C'est précisément cet enseignement qui a conduit à l'exil du fondateur, les autorités coloniales craignant son influence grandissante.

Bien qu’il ait été déporté, Serigne Touba est revenu, et ce retour ne correspondait pas aux ambitions meurtrières du colonisateur. Son enseignement transcende désormais les frontières nationales, s’étendant à travers le temps et l’espace, confirmant ainsi la réalisation de son projet résilient. 

En 1980, le troisième Khalife de la Mouridiyya affirmait : « Les vœux que Serigne Touba a formulés pour cette ville sont consignés dans ce poème. Il a lui-même affirmé que cela correspondait exactement à ce que Dieu lui a accordé. Nous devons donc rendre grâce à Dieu, préserver la ville et l’honorer, car c’est notre unique patrimoine. » Ces paroles témoignent de la réalisation des souhaits de Cheikh Ahmadou Bamba et de la continuité de son projet à travers les générations.

En conclusion, il est clair que ce n’est pas l’école en tant outil de transmission de savoir intellectuel qui est rejetée dans la ville de Touba mais plutôt le programme sournois et controuvé qu’elle renferme. Cette distinction est clairement illustrée par les nombreuses daaras fondées par Cheikhoul Khadim, ses descendants, ses Cheikhs et leurs héritiers, ainsi que des écoles comme l’Institut Al Azhar de Serigne Mourtada Mbacké , l’école de Serigne Cheikh Ngaïndé Fatma , le groupe scolaire Alimil Qabir de Hizbut-Tarqiyyah . De plus, l'université de Touba, initiée sous le khalifat de Serigne Abdoul Ahad Mbacké et actuellement en phase finale sous la conduite de l'actuel Khalife, Serigne Mountakha Mbacké l'importance accordée à l'éducation dans la continuité des idéaux du fondateur.   


Rédiger le 17 07 2009

Revu et corrigé le 12 août 2024


Cheikhouna Seck Baay Faal bi

scheikhouna@gmail.com


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