LA RÉVOLUTION BLANCHE DE CHEIKH AHMADOU BAMBA
LA RÉVOLUTION BLANCHE DE CHEIKH AHMADOU BAMBA
Introduction
Dans le contexte mondial actuel marqué par des conflits incessants et des défis socio-économiques, politiques et spirituels croissants, le choix de nommer ces journées « La révolution blanche (pacifique) grâce à la vaste bénédiction du Cheikh » par le Khalife général des mourides revêt une signification particulière et profonde. Ce choix s’inscrit non seulement dans l’héritage spirituel et pacifique de Cheikh Ahmadou Bamba, mais il répond également aux défis contemporains en promouvant un modèle de vie basé sur la non-violence, la tolérance, la justice sociale et la transformation spirituelle.
À travers ce choix, le Khalife réaffirme les valeurs de la Mouridiyya et propose une alternative à la violence tout en sensibilisant les individus aux principes de paix et de dévotion. Il convient de rappeler les principes religieux qui ont inspiré l’approche libératrice de Cheikh Ahmadou Bamba.
La signification de la “Révolution Blanche”
La “Révolution Blanche” est une expression qui trouve son origine dans une série de réformes socio-économiques, politiques et éducatives lancées en Iran en 1963, elle est aussi associée à l'Opération Flood, lancée en Inde en 1970. Dans le contexte de Cheikh Ahmadou Bamba, ce grand réformateur, cette expression prend une signification particulière.
Le concept de « révolution blanche » comparé à sa méthode, plus qu’une simple métaphore, revêt une signification profonde et multidimensionnelle enracinée dans l’histoire coloniale et spirituelle du Sénégal. Elle tire ses racines dans la mystique musulmane, concrétisant une approche globale et transformative de la réalité socio-économique et religieuses que prône par Cheikh Ahmadou Bamba.
Cheikh Ahmadou Bamba a mis en place un concept englobant des réformes socio-économiques, culturelles et spirituelle, dépassant la simple matérialité agricole, pour libérer le peuple sénégalais de l'oppression coloniale. Sa vision était profondément axée dans une transformation spirituelle basées sur les principes de l’islam soufi. Cette dimension spirituelle était considérée comme fondamentale pour atteindre un progrès véritable et durable au sein de la société.
Contexte historique
Elle décrit une forme de résistance pacifique et spirituelle contre le régime colonial français dès le début du XXe siècle. En effet, au tournant de ce siècle, le Sénégal était sous la domination du colonisateur français, une période marquée par des politiques d’assimilation et d'exploitation. Les autorités coloniales tentaient d’éradiquer les structures sociales et religieuses traditionnelles pour mieux asseoir leur pouvoir. Dans ce contexte, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké (1853-1927), fondateur de la voie mouride au Sénégal depuis 1883, émergea comme une figure de résistance symbolique. Plutôt que de préconiser une révolte armée, il opta pour une forme de lutte spirituelle et morale, qu’il qualifia lui-même de guerre sainte par la science et la crainte révérencielle .
Cheikh Ahmadou Bamba a rapidement dénoncé les méthodes pernicieuses des colonisateurs et a encouragé ses disciples à viser la perfection spirituelle et à bâtir une société basée sur la sur la justice, la tolerance, la moralité et la foi sincère. Dans une diatribe poétique claire et soutenue, il rejete les valeurs matérielles et coloniales tout en réaffirmant la souveraineté divine et ehxortant les talibés mourides à revenir à une pratique authentique de l'Islam.
Notre prétexte pour parler de la « Révolution blanche », découle de l’organisation hebdomadaire de séances de lecture du saint Coran, du zikr, de psalmodie des écrits du Cheikh par le Khalife Général des mourides. Serigne Mountakha Mbacké l’a intitulé « Ajjumay Touba ou les vendredis de Touba » pour résumer sa pensée à travers sa parole : « La révolution blanche (pacifique) grâce à l’abondance de la bénédiction du Cheikh ». Le choix de cette expression n’est certainement pas fortuit pour cet intellectuel cultivé à la dimension de Serigne Mountakha Mbacké.
L'importance de la spiritualité dans la résistance
L’expression « révolution spirituelle » revêt toute son importance quand nous parcourons l’hagiographie de Cheikh Ahmadou Bamba. La spiritualité été le fil conducteur de toutes ses actions marquant chaque acte de sa révolution profonde. Cette mutation historique transcende les frontières politiques et matérielles pour atteindre les dimensions les plus profondes de l’âme et de la société.
Cette dimension spirituelle constitue le cœur de cette résistance unique, transformant une simple lutte politique ou économique en une quête de renouvellement moral et spirituel. Plusieurs arguments attestent la centralité du spirituel dans cette résistance pacifique.
D’abord, notre vénéré guide a ancré la Mouridiyyah dans les valeurs islamiques et de soumission à Dieu. Il enseignait que le véritable progrès commençait par l’élévation de l’âme et la recherche de la proximité divine. Il encourageait ses talibés à cultiver la piété, la moralité et la dévotion envers Dieu, considérant cela comme la base sur laquelle toute amélioration sociale devait reposer. : En optant pour la non-violence et la spiritualité, il a proposé une alternative pacifique à la résistance armée, généralement violente et destructrice. La religion permettait de résister à l’occupation étrangère tout en restant fidèle aux préceptes islamiques de patience, de persévérance et de foi en Dieu. Une attitude que le Cheikh a toujours conseillé aux rois du Cayor et du Djoloff qui s’opposaient aux envahisseurs largement supérieurs en armement.
L’aspect spirituel de cette révolution mettait l’accent sur la purification de l’âme et la transformation intérieure des individus (la générosité, la compassion, la tolérance et la justice…). Il enseignait que la vraie victoire sur l’oppression commence par la guerre sainte de l’âme. Cette approche permettait de construire une résistance basée sur des individus moralement forts, capables de résister aux tentations de la violence et de la corruption de l’âme.
Le spirituel a joué un rôle important dans la création d’une communauté résiliente et unie. Il enseignait que ces valeurs étaient essentielles pour construire une société juste et harmonieuse. Les mourides étaient encouragés à vivre selon ces valeurs dans tous les aspects de leur vie, que ce soit dans leurs interactions sociales, économiques ou politiques : Il savait que le changement individuel était nécessaire pour déclencher un changement positif dans l'ensemble de la société. En se concentrant sur les valeurs spirituelles communes, ce Mujahid (combattant) a réussi à forger une identité collective forte parmi ses fidèles. Cette cohésion spirituelle a été un facteur déterminant dans la capacité de la communauté mouride à résister aux pressions coloniales et à maintenir son autonomie économique et sociale.
L’autonomie économique comme acte de foi
L’accent mis sur l’autonomie économique n’était pas seulement une stratégie de survie, mais une expression de la foi et de la dévotion. Le travail revêt un caractère sacerdotal quand il exhorte à ses disciples de travailler comme si la vie est éternelle et d’adorer Dieu comme si la mort est imminente. Travailler dur, produire et être autonome étaient vus comme des actes de foi, des moyens de servir Dieu tout en affirmant la dignité humaine face à l’oppression. Cette vision transcendait les simples objectifs économiques, infusant le travail de sens spirituel et moral. Pour notre vénérable Cheikh, la quête spirituelle ne se limitait pas à la prière et à la méditation, mais elle se manifestait également à travers l’action sociale et le service envers autrui. A travers ses écrits, il implore le Seigneur de faire de lui le serviteur des croyants éternellement, manifestement la finalité de sa mission sur terre fut le bonheur des créatures. « N’eut été les enfants d’Adam, je ne passerai une seule nuit sur cette terre » précise-t-il. Il enseignait que les actes de générosité, de solidarité et de compassion étaient des expressions tangibles de la foi véritable.
L’impact durable de la révolution spirituelle
Le caractère spirituel de la résistance de Cheikh Ahmadou Bamba a eu un impact durable sur la population. En installant une culture de paix, de tolérance, de travail et de dévotion, il a posé les bases d’une société plus juste et équilibrée. Les valeurs de cette “révolution spirituelle” continuent de guider les mourides et d’influencer positivement la communauté dans son ensemble, bien au-delà du contexte colonial.
Cheikh Ahmadou Bamba, en tant que Mujadid (rénovateur), a lui-même incarné cette résistance spirituelle par son exemple personnel. Ses multiples exils et emprisonnements n’ont jamais altéré sa foi ni sa détermination. Sa persévérance a servi de modèle pour ses disciples, montrant que la vraie force réside dans la foi et la résistance spirituelle plutôt que dans la violence physique. Cette posture exemplaire a renforcé la légitimité et l’attrait de sa voie.
Il est donc évident que la spiritualité a été la base même de cette forme singulière de révolution qui tire toute son essence dans le Coran et la Sunna du Prophète (Paix et Salut sur Lui) et dans la splendeur du soufisme. La voie soufie qu’il a toujours pratiquée contient sa touche particulière que décrit son poème "Huqqa al bukaa’u).
L’impact de la « révolution spirituelle » de Cheikh Ahmadou Bamba fut considérable et perdure encore aujourd’hui. Par sa résistance pacifique, il réussit à construire une base de pouvoir et d’influence qui échappait au contrôle colonial direct. Son approche non violente lui valut respect et vénération, non seulement parmi ses disciples, mais aussi auprès de certains administrateurs coloniaux qui reconnaissaient la stabilité et l’ordre qu’il apportait.
Ainsi, la révolution pacifique de Cheikh Ahmadou Bamba encourage non seulement l’autonomie économique, mais aussi la responsabilité individuelle et collective dans la réalisation du progrès social et économique. Cela reflète les valeurs de travail, de solidarité et d’autonomie inhérentes à la vision de Cheikh Ahmadou Bamba. Cela a permis à la communauté mouride de rester dynamique, résiliente et prospère, tout en préservant ses valeurs fondamentales.
Le rôle des Khalifes dans la perpétuation de l’héritage
Son héritage perdure aujourd’hui dans les réalisations de la voie mouride et dans l’influence continue de sa doctrine sur la société sénégalaise. Ses Khalifes ont joué et continuent de contribuer largement et efficacement à la perpétuation et à l’expansion de cette révolution spirituelle notamment en encourageant l’autonomie financière et en renforçant les valeurs de travail, de solidarité et de responsabilité communautaire. Leurs champs d’action sont vastes notamment dans les domaines de l’agriculture, du commerce, de l’éducation religieuse. Ils ont su aussi perpétuer et enrichir la tradition de cette forme de lutte en adaptant la philosophie du Cheikh aux défis contemporains par l’innovation et la modernisation.
Ils ont particulièrement veillé à la préservation et à la transmission fidèle des enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba. Ils ont compilé, publié et enseigné ses écrits, ses poèmes et ses prêches, assurant ainsi que les principes spirituels et moraux soient accessibles aux générations futures. Les khalifes ont assuré que les enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba continuent de guider et d’inspirer la communauté mouride. L’exemple le plus factuel est le leadership incontestable de l’actuel Khalife Serigne Mountakha Mbacké qui incarne la continuité des enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba.
Le leadership de Serigne Mountakha Mbacké
Serigne Mountakha Mbacké a initié plusieurs projets pour perpétuer la philosophie de son vénéré guide, dans les domaines social, économique, surtout éducatif et spirituel.
Tout comme son maitre, il met l’accent sur la non-violence, la tolérance et la paix sociale. En prônant la paix et l’unité, il continue de jouer un rôle important dans la promotion de la cohésion sociale au Sénégal. Par son influence et son message de tolérance, il contribue à atténuer les tensions sociales, politiques et religieuses, renforçant ainsi l’unité nationale. Il encourage les mourides à adopter une attitude pacifique et respectueuse, même face aux défis contemporains. Un message de paix particulièrement pertinent dans un contexte mondial où les tensions religieuses et politiques sont souvent exacerbées.
L’empreinte de cette transformation spirituelle sous son khalifat se manifeste donc à plusieurs niveaux dans la société sénégalaise cependant restons sur volet spirituel qu’il a marqué par sa perspicacité.
Il exerce un leadership spirituel et moral fort, guidant les mourides dans leur vie quotidienne et leur relation avec Dieu. Son exemple personnel de piété, de discipline et de service inspire les disciples à suivre les enseignements du Cheikh avec dévouement. Il insiste sur l’importance de vivre selon une morale islamique rigoureuse, prônant la justice, la compassion, l’humilité et l’intégrité. En s’alignant sur les valeurs acquises, il encourage les fidèles mourides à mener une vie honnête et juste, tant sur le plan personnel que collectif.
Sous son autorité, les traditions et les pratiques religieuses de la doctrine sont préservées et célébrées. A travers ses prônes pleins d’onction, il continue à former les disciples, leur enseignant les principes spirituels soufis telle qu’enseignée et pratiquée par Cheikh Ahmadou Bamba. Il incite aux pratiques spirituelles telles que la prière, le wird, le dhikr et la lecture du saint Coran et des xaçaïdes (écrits du Cheikh).
Il continue d’organiser le Magal de Touba, ce grand rassemblement annuel qui commémore le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba et attire des millions de pèlerins du monde entier. Même pendant la pandémie de coronavirus, qu’il a affrontée par la soumission à la volonté divine, cet événement majeur du calendrier mouride a été célébré. Serigne Mountakha veille à ce que cette célébration reste centrée sur la dévotion et l’enseignement spirituel à travers la pratique des actes de piété conformément à la sunna. Parmi les événements qu’il a dynamisés figurent le Magal de Porokhane et celui du 20 Muharram, tout en initiant des journées dédiées aux écrits de Cheikh Ahmadou Bamba, célébrées à travers le monde entier.
Depuis son accession au khalifat, la revitalisation du mois de Ramadan est un événement phare dans ce processus de perpétuation de l'héritage de Cheikh Ahmadou Bamba. Ajjumay Touba, les vendredis qu’il a initiés, sont marqués par la pratique du zikr, la lecture du Coran et des xaçaïdes, accompagnées d’actions caritatives, constituant une innovation importante dans l’ancrage des valeurs spirituelles soufies de la Mouridiyyah. Les visites qu’il effectue dans certaines localités du Sénégal renforcent également les enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba.
Bien avant son khalifat et jusqu’à ce jour, il participe au développement spirituel de la voie en renforçant l’infrastructure religieuse et spirituelle par la construction et la rénovation de plusieurs mosquées, notamment celles de Porokhane, de Darou Minam et de Massalikul Jinaan. Il travaille activement à la préservation et à la diffusion de l’héritage culturel et spirituel mouride avec un cercle de bonne volonté très engagé dans cette mission. Cela inclut la réécriture, la publication et la diffusion des écrits de son honoré guide et de sa philosophie, ainsi que l’organisation d’activités religieuses inhérentes à la Mouridiyyah.
Il met également l’accent sur les projets éducatifs, allant des écoles coraniques aux universités islamiques pour former des individus à la fois pieux et compétents. Avec l’édification de l’Université Khadimou Rassoul à Touba, complexe universitaire multifonctionnels, Il veille à ce que les enseignements religieux et moraux soient transmis aux nouvelles générations. Cette institution ambitionne de former des étudiants, non seulement, sur le plan académique et professionnel mais aussi spirituellement, en intégrant les valeurs islamiques et les préceptes de Khadimou Rassoul (le serviteur du Prophète).
En résumé, Serigne Mountakha Mbacké, en tant que guide suprême des mourides, œuvre de manière significative pour perpétuer la philosophie religieuse de son fondateur et maitre sur les plans social et économique, avec un accent particulier sur l'éducation et la spiritualité.
Les principes fondateurs de la « révolution spirituelle »
Ses principes fondateurs reposent d’abord sur la non-violence par l’abandon total à la volonté divine et la spiritualité par l’application scrupuleuse des principes de l’Islam. Il encourageait ses disciples à se détourner des voies de la violence pour se concentrer sur l'autosuffisance économique par le travail, l’éducation spirituelle et la purification de l’âme.
Cheikh Ahmadou Bamba fonda la ville sainte de Touba, qui devint un pôle économique et un centre de spiritualité rayonnant à travers le Sénégal et le monde. Autrefois perçus comme appartenant à la classe paysanne, les mourides sont aujourd’hui présents dans toutes les couches socioprofessionnelles. Enfin, il mit l’accent sur l’éducation morale et religieuse, formant ses disciples à une discipline rigoureuse basée sur les préceptes de l’Islam, la modestie et la loyauté envers Dieu.
Cette réforme non violente permit également la préservation et la revitalisation de la culture et de la religion face aux tentatives d’assimilation française. Cheikh Ahmadou Bamba jeta ainsi les bases d’une résilience spirituelle et communautaire qui perdure encore de nos jours, la voie mouride étant aujourd’hui l’une des plus influentes au Sénégal.
Ce mouvement pacifique de Cheikh Ahmadou Bamba constitue un modèle de résistance pacifique et spirituelle qui oppose la force morale et l’intégrité spirituelle à l’oppression coloniale. En prônant la non-violence, l’indépendance financière et l'éducation morale, il a non seulement défié le pouvoir colonial français, mais a également jeté les bases d’une renaissance culturelle et spirituelle qui continue d’influencer profondément la société sénégalaise contemporaine.
Le choix du nom « La révolution blanche par l’abondante bénédiction du Cheikh »
Il ressort clairement de ce qui précède que le choix du nom n’est pas anodin, mais résulte d’une vision profonde. En qualifiant ces journées de "révolution blanche", le successeur de Serigne Touba met en lumière l'importance de la transformation socioculturelle, économique et politique inspirée par Khadimou Rassoul. En désignant ces journées comme « Résistance blanche », le Khalife réaffirme la pérennité et la fidélité à l’héritage du Cheikh dans le contexte actuel. C’est un rappel à cette forme unique de résistance initiée par ce dernier, enracinée dans la spiritualité, l’intégrité morale et la non-violence face au colonialisme français. Cette approche a permis de préserver l’identité et la dignité du peuple sénégalais tout en évitant les conflits armés destructeurs.
Le Khalife sensibilise, en même temps, sur l’importance des valeurs mourides de paix, de travail et de dévotion. Cela permet d’éduquer les jeunes générations sur ces principes et à les encourager à les intégrer dans leur vie quotidienne.
Le patriarche de la voie met en avant une forme de résistance qui transcende la violence physique. La pureté, la paix et la spiritualité, symbolisées par la couleur blanche, constituent des éléments centraux dans l’Islam soufi. Cette dénomination rappelle l’importance de la dimension spirituelle dans la lutte contre l’oppression et met en exergue une résistance basée sur le soufisme plutôt que sur des moyens matériels ou violents.
Ce nom renvoie à un modèle alternatif face à un monde en proie à l’injustice sociale, à la corruption et à la violence sous toutes ses formes. C’est un appel à la paix mondiale, encourageant les individus et les sociétés à chercher des solutions pacifiques aux problèmes mondiaux. L’éducation spirituelle est mise en avant comme un moyen de changement individuel et social, valorisant la spiritualité comme pilier central du développement personnel et collectif, dans un monde où les valeurs matérialistes dominent souvent.
Ce type de combat, grandement influencée par l’inspiration et l’autorité spirituelle du Cheikh, a porté ses fruits grâce à sa vaste bénédiction. Cela implique que les transformations socio-économiques, culturelles et spirituelles promues par cette capacité de résilience sont profondément imprégnées des enseignements et de l’influence bienfaisante de Serigne Touba. Cette bénédiction est perçue non seulement comme une approbation spirituelle mais aussi comme une force motrice légitimant et guidant les réformes socio-économiques et culturelles entreprises par la révolution pacifique. Cette onction du fondateur du mouridisme dans les affaires temporelles se manifeste dans tous les aspects de l’évolution sociétale.
Dans son poème « La quête du bonheur des deux mondes », il atteste que son Seigneur a exaucé tous ses vœux. Ses vers reflètent un profond attachement à Touba et une aspiration à voir cette cité devenir un phare de spiritualité, de paix et de prospérité. Il y exprime une vision où le divin imprègne chaque aspect de la vie à Touba, garantissant protection, abondance et orientation spirituelle à ses habitants. Il sollicite la prospérité et les bienfaits pour le Sénégal, souhaitant l’éloignement des calamités.
La baraka du Cheikh est une source de guidance, conférant une autorité spirituelle qui transcende les divisions et unifie la communauté dans la quête de justice, de paix et de tolérance. Face aux défis contemporains tels que la mondialisation, les inégalités économiques et les crises identitaires, la référence à la bénédiction du Cheikh suggère un retour aux sources spirituelles pour trouver des solutions. Cela implique de se recentrer sur la foi et les valeurs morales pour naviguer dans un monde en constante mutation.
Conclusion
Face aux conflits incessants, aux tensions internationales et aux crises multiformes, ce message résonne particulièrement fort. Il offre une réponse contemporaine aux défis mondiaux actuels, appelant à une société plus juste, tolérante, pacifique et spirituellement éclairée.
Rédiger le 09 juin 2024
Cheikhouna Seck Baay Faal bi
scheikhouna@gmail.com
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